Histoire

Histoire de l'Arboretum d'Amance

Créé à partir de 1900 et géré par le CPIE (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement) et par INRAE depuis 1964, l’Arboretum d’Amance est né dans un contexte général de développement rapide des sciences et des techniques.

Contexte historique

Plusieurs arboreta sont créés en France au XIXème siècle. Ils ont pour objectif une meilleure connaissance scientifique des espèces arborescentes indigènes ou exotiques. L'enseignement ainsi acquis doit servir aux forestiers dont la tâche est considérable. Il faut remettre en état les forêts sous exploitées.
A partir du XVIIIème siècle, des essences exotiques sont introduites :
- dans le Jardin du Roi, l’actuel Jardin des Plantes de Paris
- à Balaine dans l’Allier en 1807
- dans le parc de l'Ecole forestière de Nancy

Lors du Congrès International de Botanique de Paris (1-10 octobre 1900), les congressistes visitent l'Arboretum des Barres, l’un des plus grands arboreta d’Europe. D’abord parc botanique de la famille Vilmorin près de Nogent-sur-Vernisson (45), il est racheté par l’État et devient en 1875 l’actuel Arboretum des Barres. On note la présence d'Émile Gallé et de deux professeurs de l'Ecole forestière de Nancy.

En souvenir de cette visite à l'Arboretum des Barres, Emile Gallé dessine la page de couverture des Actes du congrès de 1900.
Les plants présentés à l'Exposition Universelle de 1900 à Paris sont élevés aux Barres dans la pépinière du Verger.

A la fin de l’année 1900, des plants sont aussi envoyés à Nancy pour l'Arboretum d'Amance dont la création a été officiellement décidée par Lucien Daubrée (1844-1921), directeur général des Eaux et Forêts, le 19 octobre 1900. L’Arboretum d’Amance est ainsi la plus ancienne collection dendrologique de Lorraine et de l’Est de la France. 

D’abord appelé « Arboretum de la Voivre », puis, dès 1901, « Arboretum du Fays » en raison de nom du canton riche en hêtres de la forêt domaniale où il a été installé, il sera ensuite appelé « Arboretum de l’École Nationale des Eaux et Forêts ».

Plan de la forêt royale d'Amance en 1826

Plan de la forêt royale d'Amance en 1826

Entre temps, deux guerres se sont déroulées à proximité et ont fait disparaître un grand nombre d'espèces. 

Finalement, en 1964, il est rattaché aux stations de recherches de l’École forestière et à l’Inra dont le centre est construit juste en face. On parlera donc de « l’Arboretum d’Amance », du nom de la commune sur le territoire où il est situé.

En plus d’un siècle d’existence, l’Arboretum d’Amance a livré de nombreux enseignements et a permis de mieux connaître les essences exotiques susceptibles de se développer ou de ne pas survivre sous le climat lorrain et sur les sols de la plaine lorraine. 

Contexte artistique

La nature a inspiré de nombreux artistes. Au moment où l’Arboretum est créé, la vie artistique nancéienne est dominée par L’École de Nancy ou Alliance Provinciale des Industries d’Art qui fait partie d’un vaste mouvement dit Art nouveau présent à la fin du XIXème siècle dans la plupart des pays européens et en Amérique du Nord. Cet art « industriel », nouveau, révolutionnaire et multiforme, voit le jour d’abord en Angleterre, puis dans plusieurs villes d’Europe et aux États-Unis. Les artistes qui font partie de ce mouvement ont en commun plusieurs objectifs. Ils sont partisans de l’unité de l’Art et veulent réunir dans un même ensemble arts majeurs ; arts décoratifs, artisanat et industrie. Ils veulent s’affranchir du passé et s’inspirer de formes nouvelles, souvent tirées de la nature.

Enfin, ils veulent mettre cet Art nouveau au service du plus grand nombre. À Nancy, l’Art nouveau va atteindre un développement considérable et original en raison de la personnalité d’Émile Gallé, le fondateur et le premier président de l’École de Nancy. Ce remarquable professeur et botaniste constitue à lui seule une incroyable collection de végétaux (3 000 espèces provenant du monde entier) dans sa propriété personnelle et plus tard dans les jardins de son usine. Il transcrit donc sa passion pour la nature et la science dans ses œuvres d’art. Elle est sa première source d’inspiration mais n’est pas le seul pour qui la nature a été un modèle.

Feuilles et glands de chêne sessile

Les chênes par exemple ont été repris de nombreuses fois pour les sculptures des façades de Nancy. Ce genre compte un nombre considérable d’espèces dans le monde entier. Ses feuilles lobées et ses fruits sont facilement identifiables. L’Arboretum d’Amance n’en compte pas moins de 25 espèces. Le chêne est naturellement le symbole de la longévité. Il est souvent considéré comme le roi des forêts en raison de son port imposant et majestueux. Il est aussi le symbole de l’hospitalité et de la puissance.

Les artistes de l’École de Nancy ont puisé dans les végétaux l’essentiel de leurs motifs de décoration.

 

 

Feuilles et glands de chêne sessile sur le bâtiment de L'Est Républicain à Nancy

Les feuillages et les fruits du chêne sont représentés sur les pierres de taille du bâtiment de L’Est Républicain, 5 bis avenue Foch. Des rameaux de chênes ornent également les angles des grandes arcatures de la Maison du Peuple, 2 rue Drouin à Nancy.

 

Date de modification : 23 juin 2023 | Date de création : 14 juin 2021 | Rédaction : Arboretum d'Amance